Une action symbolique : les nationalisations de 1946
Après la guerre, la version définitive du GAN nait des nationalisations des plusieurs compagnies d’assurances qui ont participé à l’épopée industrielle en France. Il s’agit de la période la plus palpitante de l’histoire du GAN avec la création d’une grande compagnie d’assurance moderne à la hauteur d’enjeux d’envergure internationale.
La volonté d’une emprise directe sur le secteur de l’assurance, renforcée par le climat politique de la Libération, est à l’origine de la nationalisation des onze principaux groupes de sociétés d’assurances par la loi du 25 avril 1946, et notamment des compagnies de la Nationale et du Groupe Soleil-Aigle-CGR à l’exception de la Tutélaire et la Caisse Fraternelle de Capitalisation. Les groupes nationalisés éclatent et un président est nommé à la tête de chaque société. La loi institue le Conseil National des Assurances, organisme consultatif doté de pouvoir de décision, composé par des représentants de l’Etat, des assurés et du personnel de l’assurance. Enfin, est créé un établissement public, la Caisse Centrale de Réassurance, à laquelle toutes les compagnies doivent réassurer une partie de leurs risques.
Dès l’entrée en vigueur de la loi du 25 avril, le ministre des Finances désigne alors de nouveaux administrateurs et nomme un Président-Directeur général pour chaque société nationalisée. Quatre P-DG différents remplacent en janvier 1947 M. Moreau-Néret, le président des « Nationales » : Pierre Olgiati à la Nationale Vie ; Pierre de Seroux à la Nationale Incendie (remplacé à partir du 1er janvier 1953 par M. Devillez) ; Georges Lutfalla à la Nationale Risques Divers et Pierre Richard à la Nationale Crédit et Réassurance.
Dans le groupe Soleil-Aigle, la rupture apparaît moindre. Avant même 1946, Raymond Mazel délègue ses pouvoirs de directeur général à Charles de Chillaz dans les branches Vie et Incendie. Après la nationalisation, quatre P-DG prennent en charge les compagnies du groupe Soleil-Aigle-CGR : Charles de Chillaz pour les sociétés Incendie ; Albert Jurquet pour les sociétés Accidents ; Georges Bouquet pour les sociétés Vie et Capitalisation et M. Darcy pour la CGR.
Rapidement les pouvoirs publics prennent conscience des inconvénients de cet éclatement et amorcent une politique graduelle de « reconcentration » des anciens groupes. Le décret du 15 décembre 1949 permet à certaines sociétés d’assurances nationalisées, sur décision du ministre de tutelle, d’avoir des administrateurs communs et éventuellement le même président. Dans les faits, la notion de groupe n’a en réalité jamais totalement disparu. Les structures antérieures restent en place malgré la nationalisation et les groupes formés par l’histoire conservent leur personnalité. La Nationale se caractérise toujours par la prédominance accordée au pôle Vie. Le Soleil-Aigle, pour sa part, reste très attaché au marché de l’assurance incendie.
Avec le Marché Commun et l’élargissement des échanges, la reconcentration va s’accélérer. Le 23 décembre 1964, Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances et des Affaires Economiques, décide ainsi la constitution du Groupe des Sociétés nationalisées « la Nationale Incendie, la Nationale Vie et la Nationale Risques Divers » qui finira par la fusion totale de ces entités en juin 1967.
D’un autre côté, les onze sociétés de l’ensemble Soleil-Aigle finissent elles aussi par fusionner.
Enfin, le 20 octobre 1967, Michel Debré décide la constitution d’un groupe comprenant : l’Aigle Incendie, le Soleil Incendie, l’Aigle Vie, le Soleil Vie, la CGR Vie, le Soleil-Aigle Capitalisation sous l’autorité d’un président unique. La concentration est en marche et prépare la fusion qui donnera naissance au Groupa des Assurances Nationales (GAN), le 17 janvier 1968.
Dans l’après-midi du 17 janvier, tombe une nouvelle inattendue. Le Conseil des ministres annonce la concentration des compagnies d’assurances nationalisées en quatre groupes : le Groupe des Assurances Nationales (GAN), l’Union des Assurances de Paris (UAP), les Assurances Générales de France (AGF) et des Mutuelles Générales Françaises (MGF).
L’émergence d’une identité nouvelle
GAN sponsor du cyclisme
GAN, promoteur du patrimoine immobilier parisien
Le 24 novembre 1969 le conseil d’administration décide de présenter la candidature du Groupe à la souscription ouverte par l’Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense (EPAD) en vue de la construction de la tour CB21, propriété du GAN.
Le GAN a ainsi participé à l’essor et à la réussite du premier centre tertiaire de la capitale. GAN choisit comme architecte l’agence américaine Abramovitz et Harrisson, auteur du siège du Rockfeller Center à New York. En association avec l’architecte français Jean-Pierre Bisseuil, elle définit le parti architectural du bâtiment. Par son volume cruciforme s’élevant à 190 mètres de haut, la tour doit faire contraste avec la première génération des tours de La Défense. En 1972, le chantier s’ouvre, suscitant l’admiration par la célérité avec laquelle les travaux sont menés. Grâce au système de coffrage glissant, inédit jusqu’alors, la construction du noyau central de la tour se déroule nuit et jour, en plein hiver, au rythme d’un étage par 24 heures. Mais l’apparition de ce noyau central dans la prestigieuse perspective de l’arc de triomphe de l’Etoile suscite, dans le courant de l’été 1972, la fameuse « querelle des tours de La Défense », dans un contexte de remise en cause générale de l’architecture moderne et de ses conséquences sur l’équilibre de la ville. Malgré l’intervention personnelle de Valéry Giscard d’Estaing alors ministre de l’Economie et des Finances, la tour ne perd que 3 étages sur le plan prévu.
La couleur verte de la tour n’a pas été choisie au hasard mais pour l’harmonie que le vert offre avec les gris et les bleus des cieux de l’Ile-de-France et le peu de déformation qu’il procure lorsque l’on regarde au travers.
La tour a été vendue par Groupama (alors actionnaire principal de GAN) en 2008 en raison des travaux importants de modernisation prévus.
Le GAN relève dans la 2nde moitié des années 1980, le défi de cette nouvelle donne nationale et mondiale. Le Groupe renouvelle son image et celle de ses produits avec la campagne « L’énergie de tous les projets », se place de manière favorable sur l’ensemble des canaux de distribution de l’assurance grâce à la constitution d’un groupe de « bancassurance » avec le CIC à partir de 1989, élargit enfin ses positions internationales, en Europe, Outre-Atlantique et en Extrême-Orient.
La renaissance de l’international
A sa création, le GAN dispose donc d’un ensemble d’activités internationales limité géographiquement et plutôt déséquilibré. Un tournant a lieu en 1976, la direction du GAN prenant conscience du retard du Groupe par rapport à ses principaux concurrents. Le résultat est spectaculaire, en 10 ans, le bilan du renouveau international est considérable avec des activités présentes dans 16 pays (du Japon aux USA en passant par la Grande-Bretagne, la Turquie, l’Afrique…)
L’héritage d’un savoir-faire dans l’accompagnement des PME-PMI
La Fondation GAN pour le Cinéma
La Fondation GAN pour le Cinéma, créée en mai 1987 lors du Festival de Cannes, se fixe un triple objectif : appui à la restauration des films en danger, soutien à la création cinématographique actuelle, aide à la diffusion. L’Association pour le mécénat d’entreprise, avec une mention spéciale en 1988, l’Union des annonceurs en 1990, décernant la distinction suprême d’un Phénix d’honneur au GAN, pour « la cohérence et la continuité de son engagement dans le parrainage », récompensent l’action originale et persévérante du GAN pour le soutien du 7e Art. Comme le résume la Fondation à l’époque : « Empêcher que des films meurent, aider d’autres films à naître ».
En savoir plus sur nous
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Naissance d’une compagnie et d’un groupe, la Royale et le Soleil-Aigle
Le 6 novembre 1786, Etienne Clavière (banquier d’origine genevoise) et le baron Jean de Batz reçoivent du roi Louis XVI l’autorisation de créer une société anonyme d’assurances à primes fixes contre l’incendie. Un an plus tard, le 3 novembre 1787, la compagnie est officiellement baptisée Royale. Il s’agit de la première compagnie d’assurance constitutive du futur Gan.
Mais la Royale ne survivra pas à la Révolution. Lors d’un discours à la Convention, le 24 août 1792, Cambon attaque les compagnies d’assurances : « il faut les tuer, toutes ces associations destructrices du Crédit Public, si nous voulons rétablir le règne de la liberté ». Fin temporaire… de l’histoire. -
Les nouvelles générations de compagnies ancêtres du GAN
Au cours de la IIIe République, de nombreuses compagnies assurant les risques les plus divers apparaissent. L’industrialisation et l’évolution des transports conduisent à la création de sociétés couvrant de nouvelles séries d’accidents mais cette prolifération témoigne de l’évolution des mœurs.
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Les années 90 et la privatisation
Les années 90 signe la vague des privatisations des compagnies d’assurances. C’est la période de l’acquisition par Groupama du GAN. Après avoir traversé une période de difficultés financières consécutive à une stratégie offensive d’acquisitions et de gains de parts de marché durant les années 90, le GAN est n juillet 1998, par le groupe Groupama. Le nouveau groupe Groupama est devenu par le biais de ce rachat l'un des plus grands groupes d'assurances français commercialisant ses produits sous trois marques en France : Groupama, Gan et Amaguiz.com.