Dirigeants d’entreprise : préparez dès maintenant votre retraite !

Avoir une vision sur le long terme, c’est le credo que vous partagez idéalement avec les autres dirigeants afin de guider votre entreprise avec succès. Mais à titre personnel, adoptez-vous la même approche ? Qu’en sera-t-il en fin d’activité, lorsque votre famille et vous-même ne pourrez plus compter sur vos revenus professionnels pour financer votre train de vie ? Car la retraite nécessite effectivement la construction d’une stratégie personnelle solidement pensée. Plus tôt vous y réfléchirez, plus vous pourrez profiter d’un éventail de solutions large et avantageux, notamment dans leur rapport coût/avantages.

 

Ne comptez pas que sur les régimes obligatoires de retraite

 

Pourquoi vous préoccuper de votre après-carrière puisque vous cotisez obligatoirement lors de votre activité professionnelle afin de financer votre retraite de base et votre retraite dite complémentaire ? Parce que la couverture retraite assurée tant par le dispositif légal de base que par la retraite complémentaire peut ne pas suffire à couvrir vos futures dépenses au terme de votre activité (frais courants, loisirs, dépenses de santé, remboursement des prêts, entretien du patrimoine immobilier, accompagnement des enfants, couverture du risque dépendance, etc.).

Pour rappel, la retraite de base se calcule en fonction du revenu annuel moyen, du taux de liquidation et du nombre de trimestres cotisés. Sachant que pour calculer votre revenu annuel, on fait la moyenne des revenus cotisés pendant vos meilleures années d’activité (des 10 à 25 meilleures années selon votre date de naissance), dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass). Par ailleurs, le taux de retraite le plus favorable étant le « taux plein » de 50 %, votre pension de retraite sera donc égale au maximum à 50 % de votre revenu annuel moyen, dans la limite du Pass (41 136 € en 2021).

Quant à la retraite complémentaire, elle se calcule en points. En fonction des cotisations que vous versez, vous acquérez un certain nombre de points, suivant une valeur d’acquisition. Ces points seront convertis en euros lors de votre départ à la retraite.

Attention, que ce soit pour la retraite de base ou la retraite complémentaire, les modalités de calcul des cotisations des dirigeants assimilés salariés et des travailleurs non salariés diffèrent (elles ne sont pas soumises aux mêmes taux et plafonds). En voici un exemple chiffré.

 

Les chiffres : mieux qu’un long discours !

 

Prenons l’exemple d’un dirigeant rémunéré à hauteur de 80 000 euros par an (hors dividendes). Que peut-il espérer en termes de pension de retraite de base et de retraite complémentaire selon son statut ?

En tant que dirigeant assimilé salarié, il va cotiser pour la retraite de base à hauteur de 11 518 € annuels, pour une pension annuelle de 20 568 €. À cela s’ajoutent des cotisations pour la retraite complémentaire à hauteur de 13 843 € annuels, pour une pension annuelle de 26 780 € (estimations sur une base de 40 années de cotisations). Soit un montant total de pensions égal à 47 348 € par an.

Le dirigeant TNS artisan ou commerçant cotise, quant à lui, pour la retraite de base à hauteur de 7 534 € annuels, pour une pension annuelle de 20 568 €. Auxquelles s’ajoutent des cotisations pour la retraite complémentaire à hauteur de 6 015 € annuels, pour une pension annuelle de 16 360 € (estimations sur la même base de 40 années de cotisations). Soit un montant total de pensions égal à 36 928 € annuels. Attention, les cotisations comme les pensions diffèrent pour les TNS selon leur caisse de rattachement.

Pour vérifier vos droits acquis au titre de la couverture de base et complémentaire, vous pouvez utiliser les estimations fournies par votre caisse de retraite et prendre connaissance de votre relevé de carrière. Vous pouvez également vous informer sur le site Inforetraite.fr. Si vous constatez que cette couverture légale ne suffira pas à assurer vos besoins futurs, plusieurs solutions s’offrent à vous.

 

1re solution : opter pour l’épargne retraite

 

La loi PACTE du 22 mai 2019 a mis fin aux anciens dispositifs d’épargne retraite et les a réunis au sein d’un produit unique : le plan d’épargne retraite (PER) qui se décline en 3 versions.

Les fonds déposés sur le PER par l’entreprise bénéficient d’un régime social et fiscal très favorable dès lors que certains plafonds sont respectés. Les sommes épargnées peuvent être gérées selon trois profils d’investissement au choix du bénéficiaire : prudent, équilibré ou dynamique. Les 3 PER donnent la possibilité d’une sortie à la retraite en capital, en rente ou un mixte des deux rente/capital.

    • PER d’entreprise collectif (PEREC) qui remplace le PERCO : cet outil nécessite pour l’entreprise souhaitant financer ce plan de procéder à des versements au bénéfice de l’ensemble des salariés de l’entreprise. Il est accessible à tous les dirigeants assimilés salariés, ainsi qu’aux dirigeants TNS dont l’entreprise compte entre 1 et 249 salariés

 

    • PER d’entreprise obligatoire (PERO), qui remplace le contrat de l’article 83, est uniquement destiné aux dirigeants assimilés salariés. L’entreprise s’engage à cotiser à un certain niveau en faveur de tous ses salariés ou d’une catégorie d’entre eux.

 

    • PER individuel (PERI), qui remplace le PERP et le contrat Madelin, est accessible à tous les dirigeants, assimilés salariés comme TNS. Ce plan peut s’appuyer sur un compte titres ou, plus simplement, sur un contrat d’assurance de groupe à adhésion individuelle. Le dirigeant, qui alimente seul ce plan, peut déduire les montants cotisés de son revenu imposable (dans la limite de 10 % de ce revenu). Avec la liberté de cotiser à son rythme, sans versement minimum obligatoire.

 

Que deviennent les contrats article 83, les contrats Madelin, les PERP et les PERCO ? Ces outils ne peuvent désormais plus être souscrits. Sachez toutefois que les contrats déjà ouverts continuent de fonctionner. Vous avez cependant la possibilité de les transférer vers un PER. Selon le contenu de votre ancien contrat, la proximité de votre cessation d’activité ou votre choix préférentiel pour une rente ou un capital, le transfert des fonds vers un PER peut constituer une bonne option !

 

2e solution : compter sur l’assurance-vie

 

En tant que dirigeant, TNS ou assimilé salarié, vous pouvez alimenter un contrat d’assurance-vie. Cela vous permet de vous constituer un capital que vous pouvez récupérer à tout moment, contrairement au PER. Vous ne bénéficiez par contre d’aucun avantage pour vos versements mais pouvez prétendre à un avantage fiscal à la sortie.

L’entreprise a ainsi la possibilité d’ouvrir un contrat d’assurance-vie dit « article 82 » à adhésion facultative au bénéfice d’un dirigeant, assimilé salarié comme TNS. Le contrat peut être liquidé sous forme de capital ou de rente. Attention, les sommes versées par l’entreprise sont assimilées socialement et fiscalement à du salaire ; ils sont donc imposés comme tel à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Enfin, l’entreprise peut financer un contrat d’assurance-vie collectif « article 39 » à adhésion obligatoire au profit de tous ou d’une catégorie de salariés, dont le dirigeant assimilé salarié. Un niveau de rente versée au bénéficiaire lors de sa retraite est fixé à l’avance. Les droits acquis par le bénéficiaire sont plafonnés annuellement à 3 % de sa rémunération, avec un plafonnement de 30 points sur la carrière. Avantage : le financement par l’entreprise n’est pas à intégrer par le dirigeant dans l’assiette de son impôt sur le revenu.

 

3e solution : viser une majoration des retraites de base et complémentaire

 

Que ce soit au niveau de la retraite de base comme de la retraite complémentaire, il vous est possible d’augmenter le montant final de vos pensions grâce à différents types de majoration (le dispositif de surcote, les majorations familiales dont la majoration à partir du 3e enfant, le rachat de trimestres ou de points…). Leurs conditions d’ouverture et leurs coûts éventuels comme leur impact

varient en fonction de votre statut social (assimilé salarié ou TNS), de votre situation familiale et de la date choisie pour arrêter votre activité professionnelle.

 

4e solution : développer ses patrimoines personnel et professionnel

 

D’autres voies peuvent vous permettre de développer des revenus déconnectés de votre activité professionnelle. Comme disposer d’un patrimoine personnel susceptible de vous assurer des revenus réguliers d’un niveau suffisant lors de votre retraite : biens immobiliers en location, actions, obligations, parts de SCPI… Ce type d’investissements pourrait en effet compléter avantageusement le produit que vous envisagez peut-être de retirer de la vente de votre entreprise pour financer votre retraite. Sachez toutefois que compter uniquement sur la rentabilité dégagée dans le futur par votre patrimoine personnel et professionnel présente un risque en matière de retraite, en raison du caractère incertain des revenus espérés.

 

Faites-vous accompagner !

 

Vous l’avez compris, il existe de multiples possibilités pour constituer des revenus complémentaires à votre retraite. Il vous revient de déterminer quels outils sont les plus pertinents au regard des facteurs suivants : votre âge au moment de la mise en place d’un nouvel outil, votre statut social, la composition de votre sphère familiale, votre patrimoine mobilier, votre souhait de transmettre votre entreprise à vos héritiers, le niveau des dépenses annuelles estimées au cours de votre retraite, votre niveau d’acceptation des risques dans la constitution d’une protection sociale, etc. N’hésitez pas à demander le concours de votre Agent général pour construire la stratégie la plus adaptée à votre situation personnelle.

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